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Photo du rédacteurLaurence COUDURIER

Dirigeants d’entreprises, ne négligez pas la part traumatique de cette période pour vos équipes!



«Parce que nous sommes d’abord des animaux sociaux, nous avons un besoin vital de communiquer »


Avec la crise du Covid-19, tous nos repères sont bousculés. Distanciation physique, réinvention du lien social, nouveaux modes de travail et de management sont autant de nouveautés auxquelles nous avons dû nous adapter.


Cette nouvelle équation suppose de trouver un équilibre renouvelé entre sphères personnelle et professionnelle, plus enchevêtrées que jamais, avec un télétravail qui ressemble davantage à du « home office ».


Au début de la crise, nous nous sommes trouvés dans une phase de réaction, démultipliant nos émotions. Peur, stress, repli ou encore colère ont été suractivés. Or, la peur reste l’une des émotions les plus difficiles à appréhender, située au niveau de l’amygdale du cerveau. Notre cortex préfrontal médian, quant à lui, a un rôle essentiel pour parvenir à résoudre les problèmes. Face à une situation dangereuse, l’activation accrue de l’amygdale tend mécaniquement à réduire le volume de la matière grise dans le cortex préfrontal. Ceci explique la difficulté que nous avons parfois à garder du recul.


Parce que nous sommes d’abord des animaux sociaux, nous avons un besoin vital de communiquer. Dès que les émotions prennent le dessus, cette communication devient dysfonctionnelle, nous rendant ainsi plus perméables au climat d’anxiété.


Dommages collatéraux. Si la plupart des dirigeants d’entreprises se sont résolument engagés dans la gestion de cette crise, ils ne doivent pas sous-estimer les dommages collatéraux de cette période inédite sur leurs équipes, et notamment leurs managers.


De notre capacité à gérer cette articulation entre notre état émotionnel et une réalité extérieure qui nous est imposée dépendront nos avenirs personnels et ceux de nos organisations


Ces derniers sont au front pour gérer et absorber les angoisses de leurs équipes. Il est essentiel qu’ils puissent eux aussi être accompagnés pour gérer et traverser ces réactions de peur.


Distinguer la réaction de la réponse est essentiel.


Il apparaît important de traiter les traumatismes à deux niveaux : celui de la réaction – immédiate – et celui de la réponse – dans le long terme. Ceci est d’autant plus essentiel que les deux tendent à se confondre.


L’approche EMDR [désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires], reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé, permet d’apprendre à « nettoyer » nos émotions de façon à ne pas fixer les traumatismes. Elle permet de soulager des blessures émotionnelles par un processus conscient et d’ainsi traverser et transformer le traumatisme.


De notre capacité à gérer cette articulation entre notre état émotionnel et une réalité extérieure qui nous est imposée dépendront nos avenirs personnels et ceux de nos organisations, à commencer par les entreprises. Les dirigeants d’entreprise doivent faire cet investissement en soutien psychologique pour capitaliser sur les acquis du confinement, tout en portant un message positif dans cette nouvelle société du « care ».


Laurence Coudurier, Présidente fondatrice de LCconseil, spécialiste de l’accompagnement psychologique en entreprise.


Publié dans l'Opinion le 11 mai 2020



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