J’accompagne D. 34 ans sur le développement de sa posture managériale : une équipe de 25 personnes ; importante charge de travail ; la tête dans le guidon ; manque d’autonomie des équipes, même si impliquées et positives.
Dans nos échanges, je lui dis : « Subsidiarité » !
« Subsidiarité ? Késako ? » me répond-il avec son accent du midi !
On peut illustrer la subsidiarité par trois sous-principes :
1. l’échelon supérieur s’interdit toute tâche que peut accomplir par lui-même l’échelon inférieur (principe de compétence) ;
2. l’échelon supérieur a le devoir de s’acquitter des tâches que l’échelon inférieur ne peut réaliser (principe de secours) ;
3. l’échelon inférieur s’interdit de se décharger de certaines tâches qui lui reviennent en propre (principe de suppléance).
Le principe de subsidiarité positionne le pouvoir de décision le plus près possible de l’action. Il s’agit d’attribuer chaque activité ou responsabilité au niveau le mieux à même de l’exercer. En instituant la nécessité de l’initiative de chacun, la subsidiarité facilite la créativité et la capacité d’adaptation.
Il ne s’agit pas, en un claquement de doigts, de renvoyer activités et responsabilités sur le niveau inférieur !
Il s’agit pour le manager de :
Abandonner son rôle d’expert au bénéfice (temps/investissement) d’un rôle de soutien/formateur ; mais de ne plus faire à la place
Laisser les autres décider, en confiance
Faciliter la résolution des problèmes, la prise de décision, le choix du qui, quoi, comment
Définir les attendus : mission, objectifs, résultats des processus…
Définir conjointement les règles de fonctionnement : intérêt général, recherche d’avis si la décision est complexe, respect des autres, transparence sur les erreurs…
Éclairer la vision de l’entreprise
Développer le droit à l’erreur pour permettre l’initiative et la prise de responsabilités
Faire un point régulier sur le besoin de soutien, en vérifiant les moyens d’agir des équipes
Prendre le temps des : Que proposes-tu ? Comment puis-je t’aider ? …
Résultats :
Des équipes explicitement impliquées et donc plus engagées
Plus de proactivité et de créativité face aux demandes ou problèmes
Et développement de la transversalité et du collaboratif.
Je vous conseille à ce sujet notamment le livre de Frédéric Laloux « Reinventing Organizations » : inspirant !